Vacances d’été, épisode 4 : Québec-cité et environs


Nous arrivons à notre nouvelle maison pour ces quelques jours, à Saint-Gabriel de Valcartier, qui se trouve au bord d’un lac!

Alors, on en a profité pour se reposer tranquillement en faisant du pédalo sur le lac (avec un pédalo sans pédale et un autre qui ne tournait pas) :

Puis du kayak et de la planche :

Nous étions à moins de cinq minutes à pied d’un super parc aquatique extérieur avec :
-une piscine à vagues géantes,
-des toboggans très très rapides (sur une ancienne piste de saut à ski),
-d’autres qui secouent dans tous les sens,
-des parcours en bouée,
-etc.

Mais le plus impressionnant reste celui-ci :

On entre dans la capsule qui se referme sur nous, un décompte de 3 secondes commence puis le sol s’ouvre sous nos pieds et c’est la chute libre ; on va tellement vite qu’on ne voit plus rien du tout!

On a eu du beau temps et on a pu profiter du parc à fond, c’était super.

Le lendemain, nous voilà partis pour Québec. On contourne la ville pour traverser le Saint-Laurent et se garer à Lévis. D’ici, on fait face à Québec et on peut prendre le traversier pour changer de rive.

Arrivés dans le quartier du Petit-Champlain, au pied de la colline, on se presse de monter la colline car on a une visite du Parlement de prévue ce matin. Alors on prend la rue Saint-Louis à toute vitesse, et on arrive devant le Parlement du Québec.

Nos lecteurs les plus assidus reconnaitront probablement cette scène car nous nous trouvions au même endroit il y a sept mois de cela, avec Rémi, pour profiter du carnaval de Québec qui se déroule en face du Parlement.

Et cette fois, après avoir visité le Parlement Canadien à Ottawa, nous allons visiter le Parlement Québecois à Québec!

Après avoir passé les portiques de sécurité, nous sommes libres. Un quart du bâtiment est disponible toute l’année en visite libre, pour tous les citoyens, même lorsque les députés sont présents. Mais nous allons commencer par une visite guidée de l’édifice.

Le guide connait son sujet sur le bout des doigts, il est passionnant!

Il nous montre l’entrée du Parlement, qui regorge de symboles : une fleur de lys par-ci et une rose par-là, les emblèmes du Royaume de France puis celles du Royaume d’Angleterre, de la Bretagne et de l’Écosse, les noms des hommes et des femmes qui ont fait de ce pays ce qu’il est aujourd’hui, etc.

(oui il y a la Belgique et les Pays-Bas mais on ne sait pas vraiment pourquoi)

La partie avant du Parlement est composée de l’Assemblée nationale du Québec (système monocamérale soit avec une seule chambre législative, pas de Sénat), de l’espace presse, de la zone visiteurs et du restaurant Parlementaire. Tout le reste du bâtiment sert de bureaux aux parlementaires et à leurs associés.

Le guide nous fait ensuite entrer dans la salle de l’Assemblée et nous explique en quoi le Québec a (probablement) la meilleure démocratie au monde :

  • Premièrement, lorsqu’une loi est proposée, les parlementaires se regroupent en commission et transforment le projet de loi en une loi définitive. Avant de pouvoir présenter la loi au vote de l’Assemblée, il faut que tous les députés aient trouvé un consensus sur l’ensemble du texte. Ainsi, lorsque la loi est soumise au vote, tous les députés sont censés avoir pu bloquer ou ajouter tous les éléments qui leur seront favorables ultérieurement, ce qui conduit au fait que la très grande majorité des lois sont adoptées à l’unanimité (et le concept de 49.3 n’existe pas non plus😉).
  • Deuxièmement, lorsque le président de la nouvelle législature qui est en train de s’ouvrir est nommé, celui-ci doit obligatoirement quitter son parti politique, renforçant ainsi la neutralité de cet arbitre parlementaire.
  • Troisièmement, les élections sont gérées par l’organisme indépendant et neutre Élections Québec, qui finance TOUS les partis politiques, permettant à tout le monde de faire entendre sa voix. Les partis plus importants, qui pourraient avoir besoin de plus de financements que le minimum accordé par Élections Québec, peuvent se financer seulement par des dons, et attention, ce n’est pas comme aux États-Unis où tous les milliardaires et multinationales offrent des millions à chaque élection. Ici, seul un citoyen peut faire un don, et un don de 100$ au maximum!

Ces principes ne sont pas appliqués dans le reste du Canada, ni au niveau fédéral, ni au niveau provincial.

Et pour compléter, voici quelques règles qui confirment le caractère démocratique et fonctionnel du Parlement : les lois qui régissent l’Assemblée nationale sont décidées par l’Assemblée, non pas par l’organe exécutif du Québec. L’Assemblée se gère elle-même.

Les échanges entre députés doivent se faire sans crier, en toute politesse et respect envers ses interlocuteurs, sinon, le président de l’assemblée peut se permettre de couper le micro du député en question ou même, l’exclure de la séance en cas de récidives. Je crois que certaines Assemblées devraient s’en inspirer😉

Pour finir, il faut être d’abord élu député afin de devenir ministre ou chef de parti. Un politicien qui n’a pas été élu par le peuple n’a pas le droit d’exercer un mandat ministériel quel qu’il soit. Le pouvoir exécutif est donc avant toute chose élu par le peuple.

Et le pouvoir exécutif dans tout ça? Et bien voici les 32 Premiers Ministres du Québec, depuis 1867. Actuellement, la fonction est remplie par François Legault de la Coalition Avenir Québec.

(Entre 2012 et 2014 il y a eu une femme, Pauline Marois pour le Parti Québecois, qui a été Première Ministre)

Vous ne le saviez peut-être pas mais le Québec entretient des relations diplomatiques avec une trentaine de pays ou de régions, tels que la France, les États-Unis, le Japon, L’Allemagne ou la Belgique ; et participe également aux initiatives de l’UNESCO et de l’OIF. Le Parlement québecois fait parti de plusieurs associations parlementaires internationales.

Connaissez-vous la devise du Québec???
Et bien la voici : « Je me souviens » ; gravée sur l’Hôtel du Parlement en 1883 par Eugène-Étienne Taché, devenue devise officielle en 1939.
Mais Je me souviens de quoi au juste? Et bien cela est laissé à la libre interprétation de chacun. Il n’y a pas de réponse précise et définitive donnée par l’auteur. Chaque citoyen se souvient de ce qu’il veut, chacun a son passé tout comme chacun perçoit le passé de la nation et de son identité comme il le souhaite.

« Je me souviens » remplace « La Belle Province » sur toutes les plaques d’immatriculations du Québec en 1978, sous l’impulsion de René Lévesque.
Vous ne savez pas qui est René Lévesque? Et bien, il me faut vous l’expliquer sans plus attendre : ce québecois est d’abord journaliste de guerre pour Radio-Canada (le plus grand média francophone publique du Canada) en 39-45. Il devient ensuite un journaliste-radiophonique connu pour son style direct et ses prises de position syndicale, qui lui feront perdre son travail malgré son importance au sein de l’entreprise. Il deviendra ensuite député pour le parti libéral québecois en remportant un combat difficile, dans une circonscription gangrénée par la corruption du député au pouvoir.
Il devient très vite Ministre de l’Énergie car son rêve est de nationaliser le parc énergétique québecois, qui était à l’époque aux mains de compagnies privées capitalistes et anglophones, alors même que l’Ontario avait nationalisé ce marché il y a des dizaines d’années sans aucun soucis. Il va mettre plusieurs années à rédiger son projet et à lutter contre ces magnats très influents. Même le Premier Ministre du Québec de l’époque est méfiant envers son projet et menace de le licencier à plusieurs reprises. Lorsqu’il arrive à ses fins, en 1963, le public se rend compte de son génie. Le Québec a aujourd’hui le prix du kilowatt-heure le plus faible du monde, pour un pays développé, à égalité avec la Russie (0,06 centimes, contre 0,22 en France). Hydro-Québec produit aujourd’hui presque autant d’électricité que l’Italie et vend 35TWh d’électricité à ses voisins de l’Ontario, des Maritimes ou des États-Unis chaque année. L’électricité de l’Hydro provient à 99,7% des énergies renouvelables.
Suite à cette réussite, Lévesque devient un politicien très respecté. Il va créer un journal puis un parti politique, en 1968, le Parti Québecois, un parti nationaliste et indépendantiste. Il sera élu Premier Ministre de 1976 à 1985. Il refusera de signer la constitution canadienne lorsqu’elle fut rapatriée d’Angleterre, celle-ci invisibilisant le Québec et sa souveraineté (elle n’a toujours pas été signée à ce jour). Lévesque proposera, en 1980, un référendum sur l’indépendance du Québec mais il fut rejeté à 59,56% de NON contre 40,44% de OUI.
Il démissionnera quelques temps après.

Manic-5 l’un des plus grands barrages du monde

(Pierre Elliot Trudeau est un montréalais qui a été élu deux fois Premier Ministre du Canada, il est le principal opposant au référendum de 1980 sur la question de la souveraineté du Québec. Il est également le père de Justin Trudeau, Premier Ministre du Canada)

Pour finir cette visite, le guide nous emmène dans un nouvel espace de visite dédié au public, où l’on peut reconnaitre, taillé dans les murs, les symboles de l’identité québecoise :

Nous décidons d’aller déjeuner au restaurant Le Parlementaire, le restaurant des députés, et il mérite le détour!

En sortant, nous tombons sur la bibliothèque parlementaire :

Une fois dehors, nous faisons un tour des jardins, là où, cachées sous les arbres, les représentations des plus grands Premiers Ministres du Québec côtoient les œuvres d’arts autochtones et les jardins d’où proviennent tous les fruits et légumes qui nourrissent les députés.

Nous décidons ensuite de monter sur le mur de la citadelle qui entoure la vieille-ville :

Puis nous arpentons la rue Saint-Jean et ses petits commerces, pour arriver au pied du château Frontenac et assister à un spectacle de rue d’un fakir 😮🤯

Nous empruntons la Promenade des Gouverneurs (351 marches selon Pierrot), qui longe la citadelle depuis la terrasse Dufferin, au pied du château, jusqu’aux plaines d’Abraham.

La citadelle de Québec est actuellement la résidence secondaire de Charles III et du Gouverneur Général du Canada, ainsi que le quartier général du 22ème Régiment Royal. Elle a été l’hôte de plusieurs sommets des dirigeants alliés lors de la Seconde Guerre mondiale.

Ensuite, nous prenons de petits chemins afin de redescendre dans le Petit-Champlain, au niveau du Saint-Laurent, pour faire un dernier tour du quartier avant de reprendre le traversier et de rentrer à la maison.

Cet épisode est terminé, rendez-vous prochainement au parc de la Jacques-Cartier, qui vous sera raconté par Papacolas 🐨🏞️


3 réponses à “Vacances d’été, épisode 4 : Québec-cité et environs”

  1. Quelles belles vacances : nature et culture 👍.vous en « Souviendrez » suivant le slogan de Trudeau 😄
    Merci pour ce reportage très précis et Bises

  2. coucou la famille!

    on voit que vous vous régalez! merci pour tous ces très beaux textes…
    je parlais de vous avec Christelle de la médiathèque (car on parlait de la participation des garçons au projet de réaménagement de la médiathèque) et je lui ai parlé de votre blog super riche et tellement agréable à lire…elle m’a demandé si les bibliothécaires pourraient y avoir accès?

    belles bises et à bientôt
    virginie & cie

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