Une sortie chiens de traineaux


Bon, commençons par une petite remise en contexte. Nous sommes en février, donc en hiver, donc il fait froid. Le correspondant d’Arthur (Rémi) du Kenya est arrivé il y a une semaine et maintenant que l’hiver n’approche plus (L’hiver approche), mais est bel et bien là, nous décidons de nous offrir une sortie chiens de traineaux pour Noël !

Arthur, Rémi et moi partons le samedi matin pour l’escalade en bloc. Nous rentrons essoufflés, mais nous n’avons pas le temps de souffler (quel magnifique jeu de mots!), car on se prépare, on fait nos sacs, et on part pour 3 heures de voyage en voiture !

On arrive le soir à un petit appartement qu’on a réservé et après un très bon chili con carne (je sais que mes parents lisent mes articles donc je ne critiquerai pas leur cuisine), et plusieurs constructions legos nous allons nous coucher.

Mais c’est là que les ennuis commencent ! Il y a 3 lits ! Pour trois ados ! Vous allez me dire « Mais alors tout va bien », sauf que (en plus que les ados aiment bien râler) il y a 2 lits doubles et 1 lit simple. Bien évidemment, je suis discriminé et les 2 grands ados veulent me mettre dans le lit simple. Comme je suis rebelle, je refuse, et je me couche dans le plus moelleux des lits doubles ! Rémi le voulant aussi, nous dormirons dans le même lit. Arthur aura un lit double (assez inconfortable je trouve) pour lui tout seul.

Après une rapide bataille de polochon, Arthur essaie de nous attaquer par surprise en rampant par terre, mais Rémi l’intercepte et le frappe violemment avec son coussin ! Arthur saute sur mon lit (où je me trouve encore) mais je lui assène un autre coup de coussin dans la tête et un autre sur le derrière pour le renvoyer sur son lit. La nuit ne s’est pas bien passée non plus puisque Rémi a pris pour lui tout seul 60% du lit et 80% de la couverture ! Vous allez me dire que j’exagère, mais NON car il s’en est vanté le lendemain matin.

Bref, le matin, on se rend compte qu’Arthur nous a enfermé dans la chambre en allant aux toilettes pendant la nuit, et nous avons dû réveiller les parents pour rouvrir la porte. Nous avons pendant ce temps, pu observer un magnifique levé de soleil :

Avant de partir pour ce qui vous a fait cliquer sur cet article, et je sais que ça commence à être long pour une simple introduction mais ne vous inquiétez pas je vais vous récompenser avec une suite biennnnnnn plus longue, nous attrapons des stalactites géants à mains nues (c’est très très très très très froid) que nous nous empressons de relâcher par la suite.

Après une petite galère pour trouver la maison de la personne gérante des chiens et des traineaux, nous arrivons à bon port. Après nous être fait attaquer par la meute des chiens, nous allons dans une petite cabane pour nous changer.

Apparemment nos habits étaient trop légers pour le -30° d’aujourd’hui. Heureusement, la proprio nous donne des habits plus chauds, mais genre, BEAUCOUP PLUS CHAUD :
-Un collant
-Un jogging (sur le collant)
-Un pantalon de ski de la dame (sur le jogging)
-Des chaussettes de ski
-Des supers bottes de la dame (sur les chaussettes de ski)
-Un t-shirt de ski
-Un super-pull d’hiver (sur le t-shirt)
-Une giga veste de la dame (sur le pull)
-Des gants en soie
-Des supers gants de la dame (sur les gants en soie)
-Un tour de cou
-Et pour finir un super bonnet rouge de la dame qui protège les oreilles

Et juste avant de partir (et oui mesdames et messieurs vous allez enfin pouvoir lire ce pour quoi vous avez cliqué sur cet article), les chiens étaient tellement surexcités qu’on aurait pu les entendre à l’autre bout de la vallée !

Après quelques explications rapides, je décide de m’installer dans le premier traîneau avec la dame, car je vois bien que Rémi veut se mettre avec Arthur et Papa avec Maman. Donc, étant rejeté par ma famille, je me place assis tout devant avec la dame. Pour une compréhension future de cette histoire, je dois juste vous préciser quelques petits fonctionnements du traineau : le ski de gauche du traîneau permet de tourner à gauche et logiquement le ski de droite du traîneau permet de tourner à gauche aussi… Enfin, à droite… Ou euhhhhh…. Attendez… Mes notes… Ah oui, le ski de droite permet de tourner au milieu, voilà ! Le gros frein est un truc en métal qui se plante dans le sol et qui arrête assez brutalement les chiens et le petit frein est une plaque en plastique qui fait ralentir les chiens.

Donc, on démarre… ET ça va viiiiiiiiiiiiiiiite! On fonce rapidement à droite, à gauche et à chaque virage je crois qu’on va se prendre les arbres ! J’apprends au passage des nouveaux mots qui permettent de guider les chiens pendant les croisements : Gee pour aller à droite et Haw pour aller à gauche.

On affronte une première grande montée, et les chiens du premier traîneau galèrent ! La dame m’explique que les 2 chiens meneurs sont des nouveaux et qu’ils ne sont donc pas habitués à être à l’avant des traineaux. On passe dans des forêts touffues, dans une étrange forêt avec des petits arbres et aussi, et AUSSI sur un lac !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Après quelques temps, j’échange de place avec maman et je me place au dernier traîneau. Papa me propose d’essayer de guider mais à la seconde où on commence, les chiens se propulsent en avant. Je panique. Les chiens sont à un demi-mètre du traîneau de devant. Je panique. Papa m’hurle de freiner. Je panique. Je saute sur le gros frein avec mes deux pieds. Je panique. Les chiens sont allés tellement loin qu’ils sont au niveau des premiers chiens du traîneau de devant. Je panique. Le gros frein ne marche pas parce que je suis trop léger. JE PANIQUE! Le traîneau s’arrête (enfin) et la dame arrête aussi tous les traîneaux pour voir ce qui se passe. Je me fais engueuler (snif, snif…) et on redémarre. Je comprends vite que la dame a mis des chiens de l’armée au troisième traîneau et peu importe que je sois sur le gros frein ou pas, eux ils vont continuer dans tous les cas !

D’ailleurs, petite anecdote à part, dans les montées on est censé descendre du traîneau pour aider les chiens. Mais les chiens, le seul poids qui les empêche de gravir les montées, c’est toi ! Donc, quand tu descends pour les aider ils courent comme d’habitude et toi tu te fais distancer derrière (surtout que nous on a des chiens militaires) !

Après un long chemin, 3 moments où j’ai dû courir pour rattraper le traîneau car je m’étais fait éjecter, et au moins 5 fois où papa a envoyé le traîneau dans le décor avec moi dedans, on arrive au chalet intermédiaire ! La dame place tous les chiens dans des niches où ils restent au chaud, pendant que nous mangeons des hamburgers. Mais attention, pas n’importe quel hamburger, des hamburgers spécial Canada! Alors faites vos choix entre les différentes propositions de viandes :
-Du caribou
-1 écureuil
-De la marmotte
-De l’orignal
-De l’ours
-Du castor
-2 écureuils
-Du chien de traîneau
-De la biche
-5 écureuils
-Un câble électrique
-666 écureuils

Et bien c’était…(roulement de tambour) Du chien de traîneau! En réalité, les caisses chaudes pour les chiens sont des casseroles géantes qui mènent directement à la cuisine. Pratique non? Bon, ressentant le mécontentement des lecteurs, la réalité c’est que nous avons mangé de l’ours…(voilà, j’avoue…) D’après la dame, le bœuf et l’ours ont une viande très ressemblante et personnellement je trouve l’ours plus tendre que le bœuf.

On repart maintenant vers la maison de la dame. Elle nous prévient qu’il y aura une grosse descente au tout début, donc papa et moi nous mettons ensemble et papa échangera avec maman une fois la descente terminée. Après une longue descente je prends place assis avec maman. Et je vais me manger des buissons enneigés TOUT LE LONG ! Ce n’est absolument pas la faute de maman mais des chiens. Les chiens ont été changés par la dame et positionnés d’une façon étrange car ils font tourner le traîneau entier vers la gauche, en permanence. Malheureusement pour maman, étant très léger, quand c’est à mon tour de guider le traîneau, on va aller dans la neige 3 fois plus. Maman me crie d’aller à droite alors que je suis littéralement assis dans le vide sur le ski droit (c’est ce qui permet de tourner à droite), en train de tirer de toutes mes forces pour faire tourner le chariot. A cause du traîneau penchant à gauche, on se mange aussi un arbuste dans les dents (et dans le front pour moi) et je risque de tomber plusieurs fois.

Papa revient avec moi dans le dernier chariot et c’est moi qui conduis. Et là, tel Rambo, un héros de film d’action ou un personnage principal de mission impossible, je parviens à réaliser 2 exploits dont même superman serait jaloux.

Premièrement, alors qu’il y avait un énorme fossé de quelques mètres dans la poudreuse à gauche, les chiens décident de nous envoyer de toutes leurs forces dans le fossé! Au début, je ne m’inquiète pas car les chiens ne font que nous faire pencher à gauche depuis le début et je me mets seulement sur le ski de droite pour faire dévier le chariot. Sauf que ça marche pas. Je tire de toutes mes forces sur le chariot en donnant des à coups. Ça ne marche pas. Le chariot fonce dans la poudreuse. Le chariot est dans la poudreuse. Les chiens s’en foutent et courent de toutes leurs forces dans la montée. Papa n’est pas paniqué le moins du monde. JE PANIQUE ENCORE PLUS. Je saute du chariot tout en le tenant fermement. Je tire le chariot de toutes mes forces avec de grands à coups tout en faisant des magnifiques pas chassés à côté du chariot. Je panique un peu moins. Le chariot revient enfin sur les rails !

Deuxièmement, juste après le premier incident les chiens nous renvoient (encore) à gauche. Je ne stresse pas et je me place juste sur le ski de droite. Ne voulant pas reproduire l’action précédente j’essaie déjà de me pencher à droite et là… Je tombe… Vous vous dites que ça va et que je suis déjà remonté. Sauf qu’à chaque fois que je remontais sur le traîneau j’avais les deux pieds par terre pour courir. Ici, malheureusement mes deux pieds ont glissé et je suis tombé au sol les deux mains toujours accrochées à la barre du traîneau. Tel un héros de films d’actions qui va mourir très prochainement j’ai un flashback :

« -Pierrot… Pierrot…
Qui me parle ?
-Pierrot… Pierrot… PIERROT… PIERROT TU ÉCOUTES LES INSTRUCTIONS DE LA DAME SUR LES CHIENS DE TRAÎNEAUX ET TU ARRÊTES DE MANGER LA NEIGE!
-Et donkeuh, le petit frein sert a freiner pas beaucoup et le gros frein sert à freiner beaucoup… Le ski de droite c’est pour aller à droite et le ski de gauche c’est pour aller à gaucheuh…
(Scrogneugneu… mais la neige c’est bon d’abord… c’est toujours moi le puni… ça sert à rien moi chuis trop fort toute façon…)
-Et aussi il faut jamais lâcher la barre du traîneau… »

La barre du traîneau… La barre du traîneau… MAIS OUI! IL FAUT PAS QUE JE LÂCHE LA BARRE DU TRAÎNEAU! Me faisant trainer depuis déjà 20 mètres sur le sol je parviens enfin à trouver une solution grâce à mes talents égalant l’intelligence d’Einstein, la puissance de James Bond, le trouvage en situation giga critique de solutions de Tom Cruise, la botte secrète de batman et la résistance de superman à la neige dans la tête. D’une main, je tiens la barre du traîneau et de l’autre j’appuie le gros frein de toutes mes forces dans la neige, tel un héros s’accrochant à la vie! Le public retient son souffle! Le héros va t’il parvenir à arrêter une meute de chiens surentraînés ne voulant absolument pas s’arrêter, avec la seule puissance de sa main enfonçant un gros frein dans la neige et tenant tout son poids de l’autre ?! Et bien ouiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!! Je me souviendrais toute ma vie de cette phrase m’ayant sauvée la vie : « Et donkeuh, le petit frein sert à freiner pas beaucoup et le gros frein sert à freiner beaucoup. » Je retournais vers ma famille en larmes devant l’exploit (les 2 exploits plutôt) que je venais d’accomplir… Je donnais l’entièreté de l’argent que j’avais gagné pour la réalisation de ces exploits, à une association qui mange les chiens qui font pencher le traîneau trop à gauche dans les descentes, dans des boîtes casseroles pendant la pause de midi !


4 réponses à “Une sortie chiens de traineaux”

  1. Waouh quel périple quel récit quel héros ce Pierrot !! 😜
    Belle continuation
    Nous en vacances au ski cette semaine mais beaucoup beaucoup moins de neige et pas d’aventure héroïque
    Amitiés Mme Bedrines

  2. Ça me rappelle tout à fait nos vacances en Laponie, je n aurais pas mieux raconté le principe du chien de traineau qui n est pas aussi simple qu on pourrait penser😄 Rémi a un faux air de Célian sur la photo 😄bises à tous

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