En fait, tout le monde ! Tous les gens que je rencontre, du concessionnaire aux amis de ma tante ; mais aussi les médias qui rappellent tous les jours combien il manque cruellement d’enseignants pour cette rentrée 2024 ; et même les sites de recrutement qui stipulent « Si vous êtes enseignante non légalement qualifiée ou enseignant non légalement qualifié, le plus grand centre de services scolaire du Québec a besoin de vous ! ».

Bref, on croit que c’est super fastoche ! Mais, en fait, non, pas du tout ! Parce qu’en tant qu’enseignante étrangère (avec un permis de travail valide je précise !) pour travailler ici, il me manque un précieux sésame.

Le premier sésame, c’est l’équivalence de mes diplômes étrangers. Or, pour faire bref et vous épargner toutes les embûches du chemin :

•  j’ai envoyé mon dossier le 09/01/24,
• il a été ouvert par l’administration le 07/03 avec un délai prévu de 6 mois pour avoir une réponse
• il a été refermé le 25/06 parce que je n’avais pas indiqué où j’avais suivi ma scolarité du CP à la 3^ème
• il a été rouvert mi-juillet et est alors reparti à zéro, soit un délai de 6 mois pour être traité!

Le deuxième sésame, c’est d’obtenir un permis d’enseigner. J’ai monté mon dossier mi-décembre 2023 et il a été validé « en admissibilité conditionnelle » début juillet 2024. La condition : passer un test de français appelé ici le TECFE. Simple formalité me direz-vous ? Que nenni ! Je me suis plongée dans les annales plutôt confiante et … j’ai vite déchanté !

Ce test comprend deux parties auxquelles je dois obtenir chaque fois 70/100 sinon, c’est raté. La première partie c’est un compte-rendu d’un entretien oral, à faire en 350 mots. Si tu as 11 fautes d’orthographe, ponctuation, etc, tu as moins de 70/100 et donc, c’est raté. Sinon, c’est un exercice où il faut être clair, précis et synthétique et suivre une méthodologie très précise. Vive la bibliothèque et les annales dans lesquelles je me suis plongée, puisqu’il n’y a que l’entraînement qui paie.

La deuxième partie, c’est un QCM d’orthographe, vocabulaire, ponctuation, grammaire, conjugaison. Et là, je découvre que j’ai beauuuuuuuuuucoup encore à apprendre ! Évidemment je galère avec les subordonnées relatives déterminatives, complétives, participiales ou blablabla. Mais le pire ce n’est pas ça ! Le pire c’est que :

•  je dois savoir ce que veulent dire mésentérique, nervation ou convers (et non ce n’est pas qu’une marque de chaussures 😉), etc ;
• je dois dire « un problème pécuniaire », « bourrelé de remords » et « remplir un formulaire » au lieu de « pécunier », « bourré » et « compléter », qui en fait ne veulent rien dire ;
• je dois, entre autres joyeusetés, connaitre le subjonctif présent du verbe se vêtir ou du verbe bouillir…
• etc.

Allez, mes préférés pour la route :

• Où est la faute dans : « Je me rappelle de ta date d’anniversaire » ?
• On dit :  Je vais à l’école en vélo ou à vélo ?
• Allez jeter un œil à l’accord du participe passé des verbes occasionnellement pronominaux. J’adore 😉
• « Tout » adverbe invariable sauf quand il modifie un adjectif féminin commençant par une consonne ou un h aspiré et où il faut alors l’accorder par euphonie

Et puis maintenant, je retourne réviser parce que c’est pas tout ça, mais il parait que j’ai un examen qui m’attend dimanche 1^er septembre !!!