Vacances d’été, épisode 5: le parc de la Jacques-Cartier


Dernier article sur nos vacances: Après Val-Cartier et Québec, cap sur le parc de la Jacques-Cartier! Il est proche de la ville de Québec et beaucoup de personnes nous l’ont recommandé pour sa magnifique rivière. On s’apprête à faire 2 jours de randonnées, avec nuits en camping, puis 2 jours en « canot-camping ».

A notre arrivée, on constate qu’en effet, la rivière a l’air plutôt « pas mal ». Le kayakiste que je suis apprécie!

La rivière Jacques-Cartier vue depuis l’accueil du parc

Pour nos 2 premiers jours de randos, on découvre que l’emplacement de camping n’est pas rustique: il est « méga rustique »! Il faut garer sa voiture, puis un chemin (bien trop long) descend (trop) vers notre emplacement…. Ce qui veut dire qu’il faut porter TOUT notre matériel là-bas, mais aussi que les toilettes (sèches) sont ben loin, et les douches et les éviers encore plus loin… Là, je vous avoue qu’Aude et moi, on a ressenti un brin de fatigue….

On a fait deux randonnées dans ce parc: le sentier des loups (où on a croisé 0 loup: l’arnaque!) et les sentiers des cascades (idem: 0 cascades!). Dans les randonnées, le point de vue du sommet est la récompense. Icitte, la récompense a été jugée… décevante. Une sorte de brouillard gâchait les vues. On a compris plus tard, de retour à la civilisation, que c’étaient les fumées des incendies de l’ouest canadien qui avaient dû créer ce brouillard.

En gros,
Pas de photo
de ces randos
C’est pas assez beau!
Nico

On a fini ce séjour par un petit défi: pluie diluvienne la dernière nuit (notre tente a tenu bon, ouf! Pas une goutte n’est entrée), levé 6h du matin, plier la tente mouillée, porter le matériel jusqu’à l’auto et remplir l’auto, pour être devant l’accueil du parc à 8h du matin, pour le départ en canot-camping. Comme on dit icitte, c’est « tough » ! (mot anglais = « dur » ; et oui, les québécois utilisent ben quelques mots d’anglais!!!).

A partir de là, comme un film hollywoodien, tout s’arrange, et nous pouvons commencer cette deuxième partie du séjour au paradis (oui, j’ai un sens de la mesure assez relatif) : il fait beau et on va faire 2 jours de canoë en famille sur une des plus belles rivières du Québec!

Cette activité s’appelle du « canot-camping »: il s’agit de faire du canoë, dans lequel on embarque sa tente, ses duvets et matelas, ses repas etc., pour se déplacer d’emplacement de camping à un autre, sur plusieurs jours. Le plus souvent, les canadiens font ça sur des lacs. Mais on a choisi de le faire sur une rivière, car avec des rapides et des vagues, c’est ben plus l’fun!

Concrètement, le parc nous amène en bus scolaire (les fameux bus jaunes) plus haut sur la rivière et nous fournit des canoës, des barils étanches et des sangles (très importantes: si on tombe à l’eau, ça permet de sauver ses affaires!). Puis on doit descendre la rivière jusqu’à notre emplacement de tente, et repartir le lendemain vers l’arrivée, où notre voiture nous attend.

Avant notre départ en haut de la rivière, il nous faut du temps pour préparer nos canots: toutes les affaires doivent rentrer dans nos deux canots, et ben être attachées par une sangle. Car si on dessale *…. tout tombe à l’eau… plus de tente, plus rien…

Petite pause culturelle, car même après quelques années de kayak au compteur, j’ai appris quelque chose lors de cette aventure: le mot dessaler, qui signifie chavirer, vient d’une pratique d’icitte, des inuits: « les Inuits, inventeurs du kayak, avaient l’habitude de se retourner avec leur embarcation dans une étendue d’eau non salée. Ils rinçaient ainsi les peaux dont étaient fabriqués leurs vêtements et leur kayak pour éviter que le sel de la mer ne les détériore. Le retournement était donc effectué pour dessaler les peaux. » (source)

Nos gros barils peuvent aussi servir de coussins !

Lors de la préparation, nous rencontrons une famille québécoise qui s’apprête à faire aussi du canot-camping, et qui en plus vont dormir au même emplacement que nous le soir. Ils ne veulent pas apparaitre pas sur les réseaux, donc appelons les Fifi (le papa), Riri (la fille, qui a le même âge que Pierrot) et Loulou (le fiston, un peu plus jeune). Nous sympathisons ben vite et découvrons que ce sont de vrais aventuriers, très équipés pour l’aventure!

Et enfin, nous sommes partis! Nous appréhendons ben vite des rapides assez faciles au début, puis rattrapons Riri, Fifi et Loulou qui étaient partis un peu avant nous. Fifi et moi mettons en place une séance de baignade sécurisée dans un rapide: l’eau est ben frette mais nos combinaisons sont ben efficaces! Puis nous continuons à ramer au travers de petits rapides et de « plats » (= pas de rapide… il faut donc pagayer… snif!).

Pierrot et moi
Arthur et Aude

La vallée est … magnifique! Elle a des versants ben pentus, et surtout remplis d’arbres: il y a des arbres partout! L’eau de la rivière est belle et le ciel est bleu. Le paradis, j’vous dis.

Avant chaque rapide, un panneau sur la rive droite nous précise son nom… enfin, son numéro. Et il y a un chemin de portage, qui permet d’éviter le rapide. Cela s’appelle le « portage » car il faut alors vider son canoë, porter toutes ses affaires, puis porter son canoë. C’est lourd… et long! Mais les autochtones pratiquaient cela de temps en temps, car leurs canoës étaient fabriqués par eux-mêmes et ils préféraient être prudents et éviter de les réparer!

Dans le bus scolaire, l’employé de la SEPAQ nous avait mis en garde: après les petits rapides et les « plats » du début, il faut se méfier du rapide n°5: le premier vrai rapide, où beaucoup de monde dessalent. Nous sommes donc descendus de notre canoë avec Riri/Fifi/Loulou et avons analysé le rapide depuis le bord. C’est ce que je préfère en canoë ou en kayak : choisir la bonne voie pour éviter les dangers! Le rapide n’est pas dangereux, mais il faut être très précis et passer à un certain endroit, et pas ailleurs. C’est parti!

Ouf! On est passé sans dessaler.

On continue notre route tous ensemble, alternant rapides et « plats », pique-nique au bord de l’eau et contemplation du paysage.

Nos deux aventuriers sont désormais des pros et sont au commande de leur canoë!

Pour les rapides importants, on prend l’habitude de sortir du canoë, d’emprunter le chemin de portage et d’aller analyser le rapide. J’en profite pour apprendre à Arthur et Pierrot à lire un rapide, à repérer la veine d’eau la plus importante, à repérer les dangers… j’adore.

En fin d’après-midi, on arrive à nos emplacements de camping, au « portage 8 ». Les employés de la SEPAQ nous avaient dit qu’on avait le MEILLEUR emplacement du parc. Et bien, ça doit être vrai, car c’est tout simplement splendide! Il y a trois emplacements au bord de l’eau, avec une vue splendide sur la vallée. Nous montons notre tente, filtrons l’eau de la rivière (et oui, on a préféré apporter un filtre que porter 30L d’eau!) et pouvons diner avec Riri, Fifi et Loulou. Pour le dessert, Fifi avait emmené une petite flasque de whisky, qu’il a partagé avec moi: le paradis, j’vous dis…

Notre tente a l’air plutôt bien placée, non?
La vue sur la vallée depuis notre emplacement…. belle photo de Pierrot !

Le lendemain matin, on a ben du boulot : petit-déjeuner, plier la tente, tout ranger et installer dans les canoës, dire au revoir à Riri, Fifi et Loulou qui vont nous manquer…. Ils restent une nuit de plus sur la rivière et vont donc la descendre plus lentement. Finalement, comme on est trop triste de se quitter, nous partons tous ensemble et faisons un brin de rapides ensemble, jusqu’à leur prochain emplacement de camping!

Nous découvrons encore de beaux rapides, dont certains qu’Arthur et Pierrot ont fait tous les deux, sans moi, comme des pros! Nous avons même tenté, pour certains rapides, de naviguer « à vue », c’est à dire de repérer le passage en direct, sans pause sur le bord.

Pierrot et moi

Cette rivière était, il y a quelques temps, utilisée pour la drave: les arbres étaient coupés en amont de la rivière, et étaient transportés via la rivière! Les draveurs montaient ces arbres sur la rivière pour les débloquer : un métier hyper dangereux. Comme leur but principal était l’efficacité et la rentabilité, un rapide leur posait problème: le rapide n°11. C’était une chute d’eau et les arbres y restaient souvent coincés. Leur solution a été simple, violente et peu écologique: ils l’ont dynamité! Désormais, le rapide est considéré comme dangereux, car les roches sont encore saillantes (l’eau n’a pas encore eu le temps de les arrondir). Pour ce rapide, nous avons donc dû découvrir le portage: c’est long de tout porter! Et lourd!

Puis nous avons pu re-commencer à pagayer, en chantant pour nous motiver: https://www.youtube.com/watch?v=QtILqc2cXu0.

Nous avons profité jusqu’au bout de cette aventure. Les vacances en famille sont finies… mais quelle fin!!!


6 réponses à “Vacances d’été, épisode 5: le parc de la Jacques-Cartier”

  1. Merci pour ce long mais bon reportage ! Les photos sont magnifiques et les récits sont au top ! Encore, encore… bises

  2. Merci encore de nous avoir fait vivre pleinement vos aventures de vacances avec des récits et des photos au top et donc belle reprise à tous
    Amitiés

  3. Quels récits super instructifs.
    Bravo aux 4 aventuriers.
    Amicalement et hâte de lire vos prochaines escapades québécoises.
    Rachël

  4. C’est trop beauuuuuu!!!! Que d’aventures ca donne vraiment envie! Trop chouette que vous profitiez à fond. Bise

  5. Quelles belles vacances
    Plein de souvenirs
    Vous profitez un maxi : vraiment top
    Merci pour vos récits « perso »et vos photos magnifiques

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *